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Pourquoi le Serverless séduit les DSI : promesse d’agilité ou simple effet de mode ?

Les architectures serverless sont devenues un levier stratégique incontournable dans les systèmes d’information modernes. En s’appuyant sur les technologies cloud, elles permettent de dépasser les modèles d’infrastructure traditionnels et s’inscrivent naturellement dans la continuité de l’évolution de l’architecture IT contemporaine. Elles sont aujourd’hui considérées comme un prolongement naturel des approches d’information technology (IT) orientées agilité, modularité et efficacité.

Le marché mondial du serverless, déjà évalué à 17,88 milliards de dollars en 2025, connaît une croissance fulgurante. En France, cette architecture représente désormais un levier technologique clé dans des secteurs comme la finance, la santé, le e-commerce ou les télécoms. Mais cette montée en puissance est-elle vraiment synonyme de transformation durable, ou s’agit-il d’un nouvel engouement technologique parmi tant d’autres ?

Dans cette page, nous explorons ce qui rend le serverless si attractif pour les DSI et architectes IT, tout en exposant ses limites, ses applications concrètes, et les choix stratégiques qu’il implique pour les entreprises en quête de performance.

Pourquoi le Serverless séduit les DSI : promesse d’agilité ou simple effet de mode ?

1. Fonctionnement d’une architecture serverless

Dans un modèle serverless, l’entreprise délègue intégralement la gestion de l’infrastructure au fournisseur cloud. Le code est organisé en fonctions événementielles, déclenchées uniquement lorsque nécessaire (HTTP, file d’attente, déclencheur d’API, etc.).

Voici les caractéristiques principales :.

  • Aucune gestion de serveur : le provisioning, le patching et la montée en charge sont automatisés par le fournisseur cloud (AWS, Azure, GCP, etc.).
  • Facturation à l’usage : vous payez uniquement le temps d’exécution effectif.
  • Scalabilité automatique : la plateforme s’adapte à la charge sans intervention humaine.
  • Code orienté évènement : logique déployée sous forme de fonctions (Node.js, Python, Go…) répondant à des événements.
  • Déploiement rapide : chaque développeur peut pousser du code en production via CLI ou interface graphique, en quelques minutes.
Pourquoi le Serverless séduit les DSI : promesse d’agilité ou simple effet de mode ?

Le serverless est donc idéal pour les workflows simples, les traitements en lot, les APIs REST/GraphQL, les backends légers ou les traitements déclenchés sur évènement (IoT, uploads, monitoring, etc.).

2. Avantages et inconvénients côté DSI

Avantages principaux :

  • Optimisation des coûts : la facturation à l’exécution permet de ne payer que pour l’usage réel. Cela réduit considérablement les dépenses d’infrastructure, surtout pour des applications peu sollicitées ou à usage variable.
  • Gain de temps et de ressources humaines : les équipes DevOps et d’infrastructure peuvent se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée (observabilité, sécurité, innovation).
  • Scalabilité native : le serverless est capable de monter en charge automatiquement en quelques millisecondes, ce qui garantit la disponibilité pendant les pics de trafic sans besoin d’anticipation technique.
  • Time-to-market accéléré : la rapidité de déploiement permet une itération continue sur les produits et fonctionnalités, sans lourdeur liée à la configuration serveur

Inconvénients majeurs :

  • Vendor lock-in : une application très intégrée à un fournisseur (AWS Lambda, Azure Functions) peut être difficile à migrer.
  • Debugging complexe : le modèle événementiel distribué complique le suivi d’exécution, le tracing et les tests en local.
  • Limites d’usage : toutes les applications ne sont pas serverless-friendly (temps d’exécution court, dépendances externes complexes).
  • Moins de contrôle sur l’infrastructure : certaines entreprises (secteurs sensibles) peuvent voir dans cette abstraction une perte de maîtrise stratégique.

À noter : la tendance actuelle vise à combiner serverless et conteneurs pour tirer parti du meilleur des deux mondes, dans une approche hybride pilotée par la charge et les cas d’usage métier.

3. Comparatif : serverless, conteneurs, architecture classique

Critères Serverless Conteneurs (ex : Kubernetes) Architecture classique (monolithique)
Scalabilité Automatique et instantanée Manuelle ou auto via orchestrateur Limitée, nécessite reconfiguration
Coût d’exploitation À l’usage uniquement Ressources allouées sur durée Coût fixe élevé (serveurs, maintenance)
Déploiement Immédiat (fonction par fonction) Conteneurisé, orchestré Long, souvent couplé au déploiement global
Maintenance de l’infra Aucune (gérée par le cloud) Gérée partiellement (cluster) Entièrement à la charge de l’entreprise
Résilience Native (cloud provider) Haute disponibilité possible Souvent centralisée, donc fragile
Observabilité et logs Moins flexible, externalisée Plus maîtrisée (avec outils K8s) Complète mais complexe à maintenir
Cas d’usage idéal APIs, microservices, traitements courts Backends complexes, APIs, CI/CD ERP, systèmes critiques internes

4. Cas d’usage concrets et intégration SaaS

Le serverless s’intègre parfaitement dans des workflows modernes, notamment en back-end d’applications web, traitement asynchrone, automatisation, IoT ou microservices.
Voici quelques cas européens et français pertinents :

  • SNCF Connect : la plateforme utilise des fonctions serverless via Azure pour automatiser certaines tâches de planification et de mise à jour d’horaires en temps réel.
  • Amadeus IT Group (Espagne/France) : acteur clé du secteur travel-tech, Amadeus a migré plusieurs modules de traitement vers des services serverless sur Google Cloud pour améliorer l’élasticité de ses plateformes B2B.
  • OVHcloud : propose sa propre solution de Function-as-a-Service (FaaS) compatible avec des déploiements serverless souverains, notamment utilisée par des collectivités et acteurs du secteur public.

5. Analyse économique et ROI

Le serverless se distingue aujourd’hui comme un levier de performance économique, particulièrement pertinent dans les environnements dynamiques ou les cycles de développement courts. Voici quelques données concrètes, issues de sources fiables et accessibles :

Pourquoi le Serverless séduit les DSI : promesse d’agilité ou simple effet de mode ?
  • Adoption croissante : selon le rapport 2023 de Datadog, l’utilisation du serverless a doublé entre 2021 et 2023, en particulier dans les environnements DevOps. Le rapport met en évidence une augmentation notable des fonctions déclenchées par événements et une forte adoption dans les secteurs web et microservices.
  • Économies mesurables : AWS annonce que l’exécution de 1 million de requêtes Lambda coûte moins de 0,20 €, hors palier gratuit. Cette tarification à l’usage permet de réduire significativement les dépenses en infrastructure pour les applications non permanentes ou à fort pic de charge.
  • Moins de sur-provisionnement : selon le guide AWS Well-Architected Serverless Lens (2024), le serverless diminue le gaspillage de ressources grâce à une allocation automatique basée sur les besoins réels.
  • Accélération du time-to-market : Le serverless permet d’automatiser intégralement les étapes de provisioning, de scaling et de déploiement, réduisant drastiquement les délais de mise en production. Une documentation d’IBM l’explique clairement.

6. Faut-il adopter le serverless aujourd'hui ?

dans la construction d’un SI moderne, agile et efficient. Pour les DSI, il s’agit de répondre aux exigences métier avec des moyens techniques rationalisés, sans compromis sur la scalabilité, la rapidité de déploiement ou la résilience.

Cependant, le serverless n’est pas une solution universelle. Les cas d’usage doivent être étudiés au regard de la criticité de l’application, des exigences réglementaires, du besoin de portabilité et de visibilité opérationnelle.

✔️ Pour des projets légers, scalables, agiles, ou en extension d’un existant SaaS : le serverless est un choix stratégique pertinent.

❌ Pour des charges longues, critiques ou très personnalisées : un modèle conteneurisé ou hybride est souvent préférable.
En résumé, adopter le serverless aujourd’hui, c’est entrer dans une logique d’optimisation continue, de simplification et de réduction des coûts à grande échelle — à condition de maîtriser ses règles du jeu.