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GreenOps : le nouveau réflexe stratégique des DSI

#5 Durabilité et bien-être

L’optimisation verte n’est plus un luxe, c’est un levier de performance IT

En 2025, les démarches de Green IT ne se limitent plus à des bonnes intentions : elles s’inscrivent désormais dans les tableaux de bord stratégiques des entreprises. L’empreinte carbone des infrastructures IT, la consommation énergétique des environnements cloud, les taux d’utilisation des ressources ou encore la durabilité du code deviennent autant d’indicateurs suivis au même titre que les SLA ou la cybersécurité.

C’est dans ce contexte que s’impose le GreenOps : l’art d’optimiser les ressources IT tout en réduisant leur impact environnemental, en alliant FinOps, gouvernance cloud et pilotage environnemental. : l’art d’optimiser les ressources IT tout en réduisant leur impact environnemental.

📌 Ce n’est pas un gadget éthique. C’est une exigence stratégique, qui touche à la performance, à la conformité (CSRD, NIS2, Taxonomie verte), et à l’image de l’entreprise. Voici pourquoi les DSI s’en emparent, et comment.

1. Comprendre le GreenOps : entre sobriété numérique et pilotage responsable

GreenOps = FinOps + éco-responsabilité. Il ne s’agit plus seulement d’optimiser les coûts Cloud, mais de piloter les ressources au plus juste, en tenant compte de leur empreinte environnementale.

  • Surprovisionnement = gaspillage énergétique : réserver trop de CPU, de mémoire ou de capacité de stockage « au cas où » reste une pratique courante. Ce surplus inutilisé consomme de l’énergie inutilement et gonfle les coûts sans bénéfice réel.
  • Multi-cloud mal géré = multiplication de l’impact carbone : en dispersant les charges entre plusieurs fournisseurs sans stratégie de consolidation, on augmente la redondance, la duplication des services, et donc la consommation énergétique globale.
  • Métriques techniques seules = vision incomplète de la performance : suivre uniquement les indicateurs techniques (temps de réponse, uptime, etc.) ne suffit plus. Sans corrélation avec l’empreinte carbone ou la durée de vie logicielle, on passe à côté des leviers d’efficience globale.
GreenOps : le nouveau réflexe stratégique des DSI en 2025

Un pilotage GreenOps croise les KPIs IT classiques (CPU, RAM, IOPS…) avec des indicateurs environnementaux : consommation électrique, intensité carbone, durée de vie logicielle, impact matériel.

2. Les outils qui structurent une démarche GreenOps

Pour structurer une démarche GreenOps efficace, les DSI s’appuient désormais sur des outils capables de mesurer, visualiser et optimiser en simultané : l’empreinte environnementale, la performance technique, et le ROI financier.

🌍 Panorama des outils GreenOps internationaux :

GreenOps : le nouveau réflexe stratégique des DSI en 2025

🇫🇷 Outils à connaître :

  • Cycloid GreenOps : solution française combinant DevOps, FinOps et GreenOps, avec visualisation de l’impact environnemental des pipelines CI/CD.
  • Fruggr : plateforme d’audit et d’optimisation environnementale, sociale et éthique des services numériques (conforme RGESN).
  • Sopht : solution française de pilotage de l’impact environnemental du SI (matériel, cloud, SaaS, etc.) avec visualisation temps réel.
GreenOps : le nouveau réflexe stratégique des DSI en 2025

🌟 Nouveautés 2025 :

  • Flexera + Greenpixie : partenariat stratégique pour une plateforme FinOps & GreenOps tout-en-un.
  • Umbrella + Greenpixie : traçabilité fine des émissions carbone (norme ISO-14064).
  • FinOps X : nouveau cadre étendu intégrant IA, SaaS, cloud hybride, ITAM, et monitoring ESG.

Bon réflexe : intégrer ces outils dans les dashboards opérationnels (Grafana, Power BI, Datadog…) pour éviter les silos décisionnels.

3. Pourquoi les DSI s’emparent du sujet

Face aux nouvelles exigences ESG, à la pression budgétaire et à la complexité des appels d’offres, les DSI voient dans le GreenOps un levier d’action technique, financier, mais aussi stratégique.

Objectifs atteignables :

  • Réduction immédiate des coûts cloud
  • Optimisation du dimensionnement IT
  • Réponse aux critères de durabilité logicielle dans les marchés publics
  • Valorisation des pratiques RSE auprès du COMEX, des investisseurs et des partenaires
  • Préparation aux appels d’offres et contrats publics intégrant des critères de durabilité

En clair : mieux dimensionner, mieux coder, mieux héberger, pour mieux piloter.

4. Exemples de leviers GreenOps à activer dès aujourd’hui

Mettre en œuvre une démarche GreenOps ne nécessite pas de rupture immédiate : de nombreux leviers peuvent être activés dès aujourd’hui, souvent avec des outils déjà en place :

GreenOps : le nouveau réflexe stratégique des DSI en 2025
  • Stopper les ressources fantômes : VMs, bases de données, clusters Kubernetes ou serveurs virtuels laissés actifs sans usage réel alourdissent inutilement les factures cloud et la consommation énergétique. Leur détection et leur arrêt automatique libèrent des ressources sans impacter la production.
  • Réduire les surcapacités par défaut : de nombreux services sont provisionnés avec une marge excessive, par sécurité. En ajustant précisément les quotas, les règles d’auto-scaling ou les tailles de VM, on obtient un gain immédiat en performance énergétique et en budget.
  • Automatiser les arrêts de service hors horaires ouvrés : déconnecter les environnements de test, de préproduction ou de calcul pendant les périodes d’inactivité réduit fortement la consommation globale sans perte de disponibilité.
  • Inclure des critères de performance énergétique dès les phases de test / CI-CD : intégrer des métriques d’efficacité énergétique (durée d’exécution, charge CPU, sobriété du code) dans les pipelines CI/CD permet d’anticiper les dérives avant mise en production.
  • Allonger la durée de vie des environnements : privilégier le refactoring ou l’optimisation logicielle plutôt que le remplacement systématique de serveurs ou le replatforming total permet de réduire l’empreinte carbone et de maîtriser les cycles de renouvellement.

5. GreenOps et FinOps : deux alliés, pas des concurrents

Dans les directions IT, il est fréquent de cloisonner FinOps (centré sur les coûts) et GreenOps (centré sur l’empreinte écologique). Pourtant, ces deux approches convergent naturellement et doivent être pensées ensemble :

  • Moins de ressources consommées = moins de coûts : chaque watt économisé est aussi un euro gagné. L’efficacité énergétique réduit automatiquement la facture cloud et l’empreinte environnementale.
  • Meilleure gestion des workloads = meilleure efficience carbone : répartir intelligemment les charges de travail selon la performance et l’impact environnemental des régions cloud permet de concilier réactivité et durabilité.
  • Automatisation = pilotage plus intelligent des deux axes : grâce aux outils d’orchestration, on peut activer en temps réel des scénarios de réduction des coûts ET d’émissions (auto-scaling, mise en veille, relocation régionale…).

Astuce : intégrer les KPI environnementaux dans les comités FinOps, et inversement, favorise une gouvernance cohérente et partagée entre DAF, DSI et direction RSE.

6. Ce que tout COMEX (comité éxécutif) doit anticiper

Le GreenOps n’est pas seulement une démarche technique : c’est un enjeu de gouvernance, de conformité et de réputation. Voici ce que les COMEX doivent considérer dès aujourd’hui :

  • L’empreinte IT sera auditée comme un poste budgétaire : dans les bilans extra-financiers, la consommation numérique sera dissociée, mesurée, et analysée au même titre que la logistique ou les déplacements.
  • Les appels d’offres incluent déjà des critères de durabilité logicielle : notamment dans les marchés publics, les entreprises devront prouver l’efficacité énergétique de leurs infrastructures et applications.
  • L’absence d’indicateurs GreenOps sera considérée comme un risque de non-conformité : à l’heure de la CSRD, du RGESN et des objectifs de neutralité carbone, ne pas piloter son IT de façon responsable expose à des sanctions réglementaires ou à un déclassement concurrentiel.
  • Les DSI seront jugés sur leur capacité à articuler performance technologique et impact environnemental : au-delà du SLA, c’est l’empreinte environnementale des services numériques qui devient un critère de pilotage stratégique.
GreenOps : le nouveau réflexe stratégique des DSI en 2025

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FAQ

  • C’est quoi le GreenOps ? C’est une démarche qui consiste à optimiser les ressources IT (compute, stockage, réseau) en tenant compte de leur impact environnemental. Il allie FinOps (coûts) et Green IT (durabilité).
  • Est-ce réservé aux grandes entreprises ? Non. Les PME et ETI ont tout à gagner à s’y mettre tôt, notamment pour préparer les audits ESG, répondre aux appels d’offres ou réduire les coûts inutiles.
  • Qu’est-ce que le refactoring ? Le refactoring est une méthode de développement qui consiste à restructurer un code existant sans en modifier les fonctionnalités. L’objectif est de rendre le code plus lisible, plus maintenable et souvent plus performant. En contexte GreenOps, le refactoring permet d’allonger la durée de vie des applications et d’éviter des migrations lourdes ou des réécritures complètes, tout en réduisant l’empreinte énergétique du logiciel.
  • CSRD : La Corporate Sustainability Reporting Directive est une directive européenne qui impose aux entreprises de publier des informations détaillées sur leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG). Elle remplace progressivement la NFRD et s’applique à un nombre croissant d’entreprises dès 2025.
  • NIS2 : La directive européenne NIS2 (Network and Information Security 2) vise à renforcer la cybersécurité des opérateurs de services essentiels et des infrastructures numériques. Elle inclut des exigences sur la résilience opérationnelle et les bonnes pratiques IT, y compris sur la gestion durable des ressources.
  • Taxonomie verte : Il s’agit d’un cadre européen qui classe les activités économiques selon leur contribution à la transition écologique. Elle permet d’identifier les investissements et pratiques réellement durables. En IT, cela concerne notamment l’efficacité énergétique des infrastructures et logiciels.
  • RGESN : Le Référentiel Général de l’Éco-conception des Services Numériques (RGESN) est un cadre français de bonnes pratiques pour concevoir des services numériques sobres, performants et durables.
  • ESG : L’ESG (Environnement, Social, Gouvernance) est un cadre d’analyse extra-financière qui évalue la responsabilité globale d’une entreprise. De plus en plus d’acteurs financiers, publics et privés s’y réfèrent dans leurs choix de partenariats ou d’investissements.